L’expérience du collaborateur : un facteur incontournable pour une fusion réussie !

Comme on dit au rugby : flexion…, liez…, jeu !

Embarquons dans le voyage passionnant des fusions et acquisitions (M&A en anglais) !

Nous reconnaissons indéniablement ces stratégies comme étant de puissants moteurs de croissance, de diversification et de gain d’avantage concurrentiel. Cependant, derrière le potentiel de développement se trouve un élément crucial du succès : manager efficacement les collaborateurs au sein de la nouvelle entité.

Dans les lignes qui suivent, nous allons explorer les parallèles intrigants entre le paysage des M&A et le monde exaltant du rugby. Découvrons comment l’expérience des coéquipiers, analogue aux collaborateurs en entreprise, joue un rôle crucial dans la réalisation de victoires tant sur le terrain que dans l’arène corporative. Prenons les fusions et acquisitions (M&A) comme l’assemblage d’une équipe de rugby composée de plusieurs équipes.

Le regroupement de joueurs issus de différentes équipes nécessite des ajustements stratégiques pour viser la victoire. Dans cette optique, la cohésion et l’esprit d’équipe sont des éléments cruciaux qui influent considérablement sur les résultats des matchs. Dans le monde des fusions et acquisitions, il est également important de favoriser  la dynamique d’équipe pour atteindre le succès de cette stratégie.

Deux facteurs essentiels pour remporter le championnat

1. Sécuriser la réussite du processus d’intégration post-fusion pour favoriser la synergie

Pour assurer les victoires dans ce championnat corporatif, une phase d’intégration méticuleuse, communément appelée « processus d’intégration post-fusion » (PMI), devient essentielle. Ce processus consiste à fusionner deux entreprises ou plus, puis à les remodeler en une entité harmonieuse, en combinant leurs opérations, systèmes, cultures et ressources afin d’atteindre des objectifs stratégiques.

Si on se concentre sur les aspects culturels et des ressources humaines de ce processus (PMI), l’objectif ultime est de maximiser la synergie. Cela va rendre non seulement la stratégie fiable, mais va également assurer la rentabilité de l’investissement.

Plus globalement, l’expérience collaborateur, va devenir un élément central dans ce processus.

2. Concentrer son attention sur l’expérience des collaborateurs pour minimiser les risques d’échec

Le capital humain, considéré comme la colonne vertébrale d’une organisation, nécessite une attention toute particulière pendant ce processus d’intégration. Négliger les collaborateurs peut entraîner des chocs culturels, une diminution du moral et de la productivité, mais surtout, une résistance au changement. L’incertitude quant aux rôles, à la sécurité de l’emploi et à l’orientation future de l’entreprise aggrave ces risques.

En mettant l’expérience du collaborateur au centre de l’attention, les organisations peuvent conserver les talents, réduire le turnover et garantir la continuité opérationnelle tout au long de la phase de PMI. Créer une expérience collaborateur positive favorise le sentiment d’appartenance, d’engagement et de dévouement. Autrement dit, lorsque les collaborateurs se sentent valorisés et soutenus, ils restent concentrés, productifs et alignés sur les objectifs de la nouvelle organisation.

Le rôle du Top Management dans ce processus

Le Top Management assume un rôle crucial dans cet environnement positif. Tout comme un entraîneur de rugby guide une équipe à travers un match, le top management définit la stratégie, favorise le travail d’équipe et guide l’organisation à travers les défis. Leur capacité de leadership, comparable à l’élaboration d’un plan de jeu et à la prise de décisions stratégiques, insuffle confiance et cohésion, guidant ainsi l’organisation vers la voie de la victoire.

L’influence de la culture organisationnelle sur le succès de l’intégration

Structurer et organiser les changements au sein de la nouvelle organisation pose des défis indéniables. Le changement culturel et la création d’une culture incarnée par tous sont souvent des aspects sous-estimés du processus d’intégration. La culture organisationnelle, semblable à l’esprit au sein d’une équipe de rugby, incarne des valeurs partagées, des attitudes et des comportements qui façonnent le fonctionnement de l’équipe.

Chaque équipe, tout comme chaque organisation, possède une culture unique. Contraindre la collaboration entre des équipes aux valeurs ou aux pratiques divergentes est peu susceptible de réussir.

La fusion de Total et d’ELF, une réussite d’intégration post-fusion

Dans un exemple notable de 1999, l’acquisition d’ELF par Total a marqué un mouvement significatif dans le paysage concurrentiel de l’industrie pétrolière.

La direction générale de Total avait établi des directives rigoureuses en faveur de l’équité dans la désignation des rôles et des postes. Ces directives ont engagé et responsabilisé les collaborateurs des deux entreprises impliqués dans les processus décisionnels, y compris les membres du comité exécutif. Des groupes de travail spécialisés ont été mis en place, favorisant une participation active et intégrant la vision opérationnelle des employés dans l’élaboration de la future organisation fusionnée. L’attention portée à l’expérience des collaborateurs devient un impératif stratégique pour les organisations. En leur offrant cette attention, elles peuvent réduire les risques, libérer des synergies et forger une entité unifiée et plus solide, prête à croître et à réussir à long terme.

Conclusion pour gagner les matchs de rugby ? Concentrez-vous sur les individualités pour débloquer la performance globale !

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Bibliographie :

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