Dans notre précédent article, nous expliquions comment l’industrialisation représente un levier de performance pour les entreprises. Les différentes facettes de « l’industrialisation » : la standardisation, l’automatisation, la mutualisation, … sont de réels accélérateurs d’efficacité opérationnelle, économique et de Time to Market. L’industrialisation peut alors devenir un catalyseur de transformation durable, permettant à l’entreprise de gagner en efficacité, en agilité et en compétitivité tout en assurant la sécurité et la résilience de ses systèmes.
Au-delà de la promesse, comment réussir sa mise en pratique !?
Chez Talisker, nous sommes convaincus que l’industrialisation doit être traitée à l’échelle de l’entreprise et pas uniquement à la maille de la DSI pour délivrer de la valeur à tous les niveaux de l’organisation, des équipes internes jusqu’aux clients finaux. La mise en œuvre de l’industrialisation est un projet transverse et nécessite souvent un travail commun entre l’IT et les Opérations de l’entreprise : c’est un véritable projet d’entreprise.
La mise en pratique de l’industrialisation soulève 3 grands types de défis : organisationnels, culturels et technologiques.
Encore trop souvent perçue comme une initiative technique, avec de faibles liens entre les métiers et les utilisateurs finaux, la mise en place de l’industrialisation reste le sujet de l’IT. L’organisation de l’entreprise et la collaboration parfois difficile entre les métiers et l’IT constituent souvent chez nos clients des challenges dans la mise en œuvre de l’industrialisation. Ce défi est également lié à la difficulté de démontrer rapidement un ROI sur des projets parfois coûteux. Cela limite souvent l’adhésion des parties prenantes : les métiers, les équipes, la direction générale, etc.
Des défis culturels sont souvent observés, notamment avec l’adoption d’une culture de l’automatisation. Il s’agit non seulement d’implémenter de nouvelles technologies, mais aussi de transformer la mentalité et les habitudes de travail de l’ensemble du personnel. Les entreprises font souvent face à une résistance au changement de la part des collaborateurs ayant des craintes liées à la perte d’activités ou de contrôle. La standardisation des activités et des processus peut également amener à renoncer à certaines spécificités historiques de l’entreprise et donc déstabiliser les collaborateurs.
L’industrialisation et sa mise en place doit aussi dépasser un existant parfois complexe de l’entreprise. Le déploiement de l’industrialisation au sein d’une organisation se confronte à des technologies lourdes et vieillissantes, à des processus hérités et des compétences limitées.
Et comment faire alors pour dépasser ces défis ?
Une implication des métiers et une gouvernance partagée :
Par exemple, la mise en place d’une communauté transverse d’industrialisation peut “dé-siloter” les équipes, créant ainsi un espace de collaboration autour d’un sujet transverse et fédérateur. La définition de rôles dédiés tels qu’un Product Owner Industrialisation ou des Relais / « Champions » permet de structurer et de coordonner les initiatives tout en facilitant le développement et la diffusion des bonnes pratiques à l’échelle de l’entreprise, dans les équipes métiers, techniques et opérationnelles.
Ce type de gouvernance permet également d’assurer la bonne proximité avec les équipes opérationnelles et l’alignement avec les enjeux et besoins métiers en termes d’industrialisation. C’est une façon d’éviter un sentiment d’initiatives d’industrialisation rigides ou hors sol en favorisant la compréhension des contraintes quotidiennes et une plus grande flexibilité selon les besoins clients.
Conduire le changement, l’accompagner et communiquer :
Une mobilisation large et une collaboration forte sont autant d’éléments d’une stratégie de conduite du changement déployée avec un projet d’industrialisation. Il est crucial d’établir une communication claire sur les bénéfices de l’automatisation, d’impliquer les collaborateurs dans le processus de transformation, de clarifier les nouveaux objectifs et activités à plus forte valeur ajoutée et de démontrer des cas d’usage réussis pour convaincre les sceptiques.
Des actions concrètes pour faire évoluer l’existant : montée en compétences, audit profond, …
Enfin, afin de dépasser l’existant de l’organisation pour mettre en œuvre l’industrialisation, l’entreprise doit mettre en place des actions concrètes.
À mesure que les entreprises adoptent de nouvelles technologies et automatisent leurs processus, les compétences requises des collaborateurs doivent évoluer rapidement. Leur formation continue aux nouvelles technologies et méthodologies doit être assurée, ainsi que le recrutement de profils spécialisés dans des domaines émergents. C’est ce qu’a fait AT&T, géant mondial de la télécommunication qui lança en 2013, son programme « Future Ready ». L’entreprise a investi plus d’1 milliard de dollars dans la formation de ses employés, leur permettant d’acquérir des compétences en cloud computing, codage, et data science. Cette transformation des compétences est un processus complexe qui nécessite un investissement significatif en temps et en ressources.
Des infrastructures obsolètes difficiles à moderniser, des processus manuels profondément ancrés dans les pratiques doivent faire l’objet d’audits approfondis. En effet, l’analyse des systèmes et processus existants est nécessaire afin d’élaborer un plan de modernisation.
Y aller de façon PROGRESSIVE pour réussir !
Ainsi, la mise en place de l’industrialisation au sein d’une entreprise représente des efforts conséquents et doit pouvoir surmonter des défis profonds. Selon nous, l’approche progressive est essentielle ! Il est préférable de tester, d’industrialiser périmètre par périmètre, puis de généraliser les pratiques au fur et à mesure.
Par ailleurs, la généralisation de l’industrialisation passe également par la capacité à démontrer de la valeur et des gains au fur et à mesure.
Les entreprises qui réussissent leur industrialisation sont celles qui reconnaissent ces défis et mettent en place des stratégies proactives pour les surmonter. Cela implique souvent un investissement important en temps, en ressources et en formation, ainsi qu’une approche de gestion du changement bien pensée et exécutée.
L’industrialisation est un levier puissant de performance pour une entreprise, mais elle doit être menée avec discernement. Plutôt qu’une approche purement technologique, elle doit être orientée vers la création de valeur pour les métiers et l’expérience client.
Chez Talisker nous adressons régulièrement le sujet de l’industrialisation chez nos clients, et de façons diverses !
Ce sujet s’intègre parfaitement dans nos quatre leviers de transformation : l’expérience client, l’équipe managériale, l’innovation et le digital.
- Expérience Client : L’automatisation permet d’améliorer l’expérience utilisateur en rendant les interactions plus fluides et efficaces. La mise en place de l’IA conversationnelle renforce cet effet en répondant rapidement aux demandes clients, remplaçant des processus manuels par des interactions intelligentes.
- Équipes Managériales : Le changement culturel et de posture managériale est essentiel pour accompagner cette transformation. Nous accompagnons nos clients dans leur stratégie d’embarquement et de changement dans l’appropriation des nouveaux outils et méthodes, favorisant ainsi l’adaptation et la cohésion autour des objectifs d’industrialisation.
- Innovation : L’industrialisation offre un cadre propice à l’innovation en testant de nouvelles approches. Les entreprises peuvent ainsi remettre en question les pratiques traditionnelles et encourager des projets pilotes qui permettent d’explorer de nouvelles méthodes, en faisant de la remise en cause un principe clé de cette transformation.
- Digitalisation : La digitalisation des processus métier, soutenue par la mise en place de plateformes technologiques, transforme en profondeur les opérations. Des initiatives comme DevOps illustrent cette évolution, permettant d’unifier IT et métiers, d’automatiser les processus et de renforcer l’agilité de l’organisation.
Parlons de vos démarches d’industrialisation !