Le numérique responsable : un levier stratégique pour l’entreprise moderne

Non, le numérique responsable ce n’est pas que faire le ménage dans sa boîte mail et éteindre son écran en quittant le bureau. Plus que ça, c’est une démarche d’amélioration continue qui vise à intégrer les principes du développement durable dans la conception, le déploiement et l’usage du numérique.

En agissant sur les dimensions environnementales, sociales, et économiques du numérique, le numérique responsable cherche à affecter positivement chaque levier, tout en minimisant l’empreinte écologique.

Pourquoi est-ce un sujet ?

Car l’écosystème du numérique constitue 3 à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), dépassant même le secteur de l’aviation civile qui en constitue 2 à 3%.

Des usages « responsables » du numérique : les axes majeurs

  • Sobriété numérique : moins pour mieux

Il s’agit de limiter la consommation de ressources du numérique. Parmi les ressources utilisées dans le secteur du numérique, 76% le sont aux étapes d’extraction et de fabrication des équipements numériques. Comme le dit l’adage : “Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas”. Un mantra qui peut être difficile à adopter à l’ère du tout digital et de l’obsolescence programmée (mais aussi psychologique : en 2020, 65% des Français changeraient de smartphone alors que l’ancien fonctionne encore).[1]

  • Éco-conception : concevoir pour durer

Concevoir des biens et services numériques utiles, utilisables et utilisés, en réduisant leur poids, leur complexité et leur fréquence de mise à jour. À cette étape, l’inclusion des diverses parties prenantes sera clé.

  • Fin de vie des appareils : prolonger l’utilité

Prolonger la durée de vie des équipements numériques, en favorisant leur réparation, leur réutilisation ou leur valorisation s’ils ne sont plus utilisables. À l’échelle européenne, seulement 42,5% des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) sont recyclés. Un chiffre qui chute à 17% à l’échelle mondiale. [2]

  • Inclusion numérique : pour tous, partout

Garantir l’accès et l’usage du numérique au plus grand nombre, en prenant en compte les besoins, les capacités et les préférences des utilisateurs. Sont principalement concernées les personnes ayant un usage restreint du numérique à cause de leur situation de handicap ou d’illectronisme[3] (en France 15,4 % des individus de 15 ans ou plus sont atteints d’illectronisme, en 2021[4]).

  • Éthique numérique : les droits et libertés des utilisateurs

Respecter les droits et les libertés des utilisateurs, en assurant la protection de leurs données personnelles, la transparence des algorithmes et la lutte contre les discriminations. Le règlement général de protection des données (RGPD), ça vous dit quelque chose ?

 

“ Super, des coûts supplémentaires. Quel intérêt ? ”

Bien loin de n’être qu’un centre de coût, une démarche de numérique responsable se révèle être un véritable levier de performance et de différenciation pour les entreprises.

Les avantages concrets :

  • Améliorer la qualité et l’efficacité des services numériques. En réduisant leur impact environnemental, on améliore aussi leur performance technique, leur fiabilité et leur sécurité. En éco-concevant les services numériques, on optimise leur ergonomie, leur accessibilité et leur utilité pour les utilisateurs.
  • Réduire les dépenses et les risques liés au numérique. En limitant la consommation d’énergie et de ressources du numérique, on diminue les coûts d’exploitation et de maintenance. En anticipant les évolutions réglementaires et les attentes sociétales sur le numérique, on réduit les risques de pénalités financières, de sanctions juridiques, ou de rater un tournant dans les attentes du marché.

Les impacts additionnels :

  • En externe : Une démarche de numérique responsable s’inscrit dans une politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Cette dernière renforce la marque employeur, la confiance et la fidélisation des clients, des partenaires et des collaborateurs. Elle permet également de se distinguer de la concurrence en proposant des produits et services numériques innovants, durables, et éthiques. Ces préoccupations sont particulièrement croissantes chez les jeunes talents que s’arrache le secteur de l’IT.
  • En interne : le numérique responsable peut être un facteur de motivation et d’engagement des collaborateurs, en donnant du sens à leur travail et en leur permettant de participer à un projet collectif porteur d’impact positif. Ce peut également être un levier d’apprentissage et d’innovation, en favorisant l’échange de bonnes pratiques, la créativité et l’expérimentation.

Vous l’aurez compris, le numérique responsable est un levier de performance et de différenciation pour votre entreprise.

Par où commencer ? Quelle direction prendre et comment y aller ?

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[1] ARCEP – Dossier « Empreinte environnementale du numérique » – 2022

[2] éco-organisme ECOSYSTEM – 2020

[3] Illectronisme : (n.m) État d’une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l’utilisation et à la création des ressources numériques.

[4] https://www.insee.fr/fr/statistiques/7633654#:~:text=En