Bruno Pruneyrac, le CTO/CISO d’ID Logistics évoque ses actions en pleine crise du COVID19

Isabelle Galambert a recueilli les réactions et actions de la DSI d'ID Logistics face à la crise du COVID19

Talisker a souhaité fait un constat « à chaud » des réactions des DSI à la crise du COVID19 et notamment à ses impacts sur les businesses, l’organisation et le fonctionnement des entreprises.

Aujourd’hui, la parole est donnée à Bruno Pruneyrac le CTO/CISO d’ID Logistics.

 

Qui est l’entreprise ID Logistics ?

ID Logistics, dirigé par Eric Hémar, est un Groupe international de logistique contractuelle, ayant réalisé un chiffre d’affaires de 1 534,2 M€ en 2019. ID Logistics gère 320 sites implantés dans 18 pays représentant 5,8 millions de m² opérés en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique, avec 21 000 collaborateurs. Disposant d’un portefeuille clients équilibré entre distribution, industrie, santé et e-commerce, ID Logistics se caractérise par des offres impliquant un haut niveau de technologie et une approche résolument durable.

La DSI est composée de 200 collaborateurs, dont 70 en France et 130 dans les filiales internationales.

Quel niveau d’impact la crise COVID a sur l’entreprise ?

Notre activité porte pour 40 % sur la grande distribution alimentaire et pour 20 % sur l’e-commerce. Nous avons ainsi plus de la moitié de nos sites en activité forte, et 40 % en activité faible, voire arrêtée. A date, les plateformes à l’arrêt total se comptent sur les doigts de la main sur nos 110 sites français. 

Quelles furent les réactions à chaud de la DSI en début de crise ?

à l’annonce,

La première semaine a été intense.

Les collaborateurs de la DSI se sont facilement mis en télétravail, déjà habitués à travailler à distance. Mais côté métier, il a fallu l’accompagner.

Avec une culture de service forte, la DSI était avant tout soucieuse de maintenir la disponibilité du SI et la capacité de production. Nous étions donc sur le pont pour tout déployer en urgence et faire en sorte que cela fonctionne.

Nous avons procédé en priorité à l’augmentation du volume de licences VPN et la mise à disposition de matériels informatiques (PC portable, casque, écran…) aux personnes en télétravail.

dans les semaines qui ont suivi l’annonce,

Dans les semaines qui ont suivi, nous avons priorisé l’accompagnement à l’usage des solutions de travail à distance (Teams et Webex notamment).
Des ateliers d’1h sont organisés quotidiennement sur une thématique donnée ainsi que des sensibilisations individuelles pour certaines personnes. Ces formations sont volontairement pilotées par un profil non technique afin de garantir leur orientation usages et un bon niveau de vulgarisation.

Cela a donné un vrai coup de boost aux nouveaux usages digitaux. 

Côté métiers, avec plusieurs semaines de décalage constatés sur les projets immobiliers, nous avons dépriorisé les projets IT associés et démobilisé les équipes correspondantes.

À quelles émotions avez-vous dû faire face ? en interne/externe ?

Tout le monde a eu une phase d’émotion au début, ne sachant pas si certains étaient malades et craignant les risques de contamination.
Puis la DSI a été rapidement mise sous pression pour délivrer les moyens SI permettant la continuité d’activité.
Concernant la gestion de l’esprit d’équipe, nous avons commencé à prendre nos marques avec la mise en place de rituels sociaux au sein de la DSI tels que les échanges quotidiens.

Après 1 mois, quelles sont les priorités de la DSI ?

La grande majorité des usages IT peuvent se faire maintenant sans problème à distance, grâce aux actions menées les premières semaines, à un SI majoritairement dans le Cloud et la disponibilité de plusieurs solutions alternatives pour un même usage (ex : Webex et Teams pour faire une réunion à distance).

Notre priorité reste de continuer à sécuriser la qualité de service IT alors même que l’activité opérationnelle métiers sur certains sites est bien supérieure à la normal.

Enfin, nous travaillons sur la stratégie de déconfinement.

À date, la crise a-t-elle changé l’image de la DSI ? 

Effectivement, cette période nous a permis d’évoluer d’une image de fournisseur à celui de partenaire des métiers.

Les métiers et utilisateurs ont pris le temps de participer aux formations de la DSI
et ont été très agréablement surpris de découvrir les possibilités offertes par les solutions que nous mettions à leur disposition et surtout de voir que cela fonctionnait réellement. Nous avons eu le plaisir de recevoir plusieurs témoignages de reconnaissance de leur part.

Tout en restant exigeants, ils ont également été compréhensifs compte tenu du contexte, par exemple lorsque nous avons dû suspendre les campagnes de renouvellement de PC au profit d’autres priorités.

 

Un petit Keep Drop Start ?  En quoi la crise va transformer les pratiques ?

Keep : quelles pratiques constatées pendant la crise allez-vous conserver ?

L’usage des outils digitaux pour faciliter la communication et la collaboration.
Ils facilitent grandement le partage et à la co-construction et permettront aux personnes absentes pendant une période ou distantes, de rester informées et être opérationnelles rapidement. Enfin, ils limitent l’usage du mail.

Drop : quelles pratiques constatées pendant la crise allez-vous abandonner ?

La gestion complexe du temps en télétravail.
Les journées commencent tôt et finissent tard et la frontière entre le temps travaillé et le temps personnel est floutée.
Demain, les managers devraient davantage accompagner ces changements de pratiques et adapter leur façon de manager le travail à distance.

Start : quelles pratiques allez-vous développer ?

Nous sommes en train d’y réfléchir. La cybersécurité est dans tous les cas un domaine qui sera prioritaire dans les prochains mois.