Communication interne des fonctions de l’entreprise #4: comment leur dire ?

Vous avez le message, vous connaissez vos audiences, mais comment faire passer le premier aux seconds ? quelques pistes !

C’est à ce quatrième épisode de notre petite saga que vous vous dites : « bon, ok Jean-Luc, la transparence, les audiences, l’empathie, les canaux de communication, tout ça tout ça c’est très bien » mais COMMENT je m’y prends pour exprimer ce que j’ai à dire ? »

L’intention, toujours l’intention

Tout d’abord, je me permets d’insister lourdement – la comm, c’est toujours un peu lourd – sur l’intention de communication.

Votre communication se propose de passer des messages, de convaincre, de mobiliser d’engager.

Le ton employé doit être un habile mélange de votre style – c’est un marqueur de votre identité et de celui de votre équipe – et de celui de votre audience – on peut être plus original avec des créatifs qu’avec une équipe de contrôleurs de gestion.

Ce ton est important parce qu’il va « colorer » votre message, mais, sauf en cas de très mauvaise nouvelle, évitez de tombez dans la solennité et rappelez-vous Montesquieu : « la gravité est le bonheur des imbéciles », nous communiquons avec des collègues, pas des diplomates.

En bref écrivez authentique, mettez-y votre cœur !

 

Au secours Verdi !

Bon, vous avez le message, le ton, mais comment les écrire ? Comment se faire comprendre ? Comment engager votre audience ?

Un outil reste, depuis plus d’un siècle, une référence de la formalisation des messages par les communicants et s’applique quelque soit le support (écrit, audio…).

Cet outil s’appelle AIDA pour

  • Accroche
  • Intérêt
  • Désir
  • Action

AIDA se propose de structurer vos communications pour répondre au modèle DAGMAR (la hiérarchie des effets) : Savoir / Comprendre / Adhérer / Agir.

L’accroche est le moyen de capter l’attention de l’audience. Elle prend souvent la forme d’une question ou d’une punchline. L’accroche est très utilisée en stand up où l’objectif est d’engager rapidement le public.

L’intérêt exprime les caractéristiques de votre proposition, de votre approche, de votre produit. Il constitue le cœur du message, il est votre proposition, la valeur proposée.

Le désir est la projection de l’intérêt dans l’audience. Il peut s’exprimer comme « ce que ça changera à votre vie ». Le désir est plus difficile à formuler : il exige de se placer dans les chaussures de l’audience pour y percevoir l’impact de l’intérêt et être capable de le formuler.

L’action est, éventuellement, ce que vous attendez de votre audience : qu’elle valide, qu’elle s’engage…

AIDA est une méthode tout-terrain qui devrait vous sortir de la plupart de vos communications.

Entrainez-vous, vous verrez, ça vient vite !

 

Attention aux chiffres !

Un avis personnel : une pollution très fréquente dans la communication est la profusion de chiffres, courbes et autres tableaux.

En effet, nous communiquons des chiffres parce que… nous les avons… Et nous en avons tellement que nous ne résistons pas à les partager, et en quantités !

Je vous propose de faire une utilisation parcimonieuse de vos chiffres

  • Ne communiquez que les chiffres saillants / signifiants
  • Épargnez à votre audience les tableaux de 30 chiffres…
  • Idem pour les courbes
  • Vous avez déjà vu un graphique de 15 courbes avec des code couleurs de vert clair à vert foncé…
  • Méfiez-vous des pourcentages qui peuvent paraître manipulatoires
  • 1 % de 2M et 20 000 sont le même nombre et n’amènent pas forcément le même commentaire

Evidemment, il est plus simple de limiter les chiffres dans une direction juridique que dans une direction financière mais ayez conscience que les chiffres sont difficiles à lire et clarifient rarement un discours.

 

Et les supports ?

Dans mes séminaires, j’ai toujours beaucoup de questions sur les outils et formats à utiliser pour présenter. Les plus connus sont les outils bureautique de l’entreprise et notamment les tableurs et les « slideurs ».

Je passe rapidement sur l’idée folle de projeter un tableur (cf le paragraphe précédent) et je m’arrête 10 secondes sur les slides qui peuvent être contre-productifs dans un réunion ou un séminaire. Essayez le plus possible de vous en passer : les tableaux et paper-boards sont des outils plus interactifs, ils mettent en scène les personnes (alors que dans le cas des slides, c’est l’inverse). Tentez également l’interactivité avec des outils d’animation, Klaxoon, Mentimeter…

Et si vous « êtes obligés » de faire des slides, rappelez-vous la règle 10/20/30 de Guy Kawasaki :

  • 10 slides
  • 20 minutes
  • Police 30

Vous verrez, ça marche !

 

Soyez vous-même !

Quelque soit le message, il est porté par son messager et il sera reçu, en partie par son contenu, en partie par le non-verbal du messager;

Donc pensez-y et travaillez cette posture de communication. J’espère que les outils évoqués aujourd’hui vous y aideront.

 

Demain on gère le chaos !