Pour le dernier opus de notre mini-drama sur la communication des fonctions dans les entreprises, je vous propose de mettre un peu d’ordre dans le chaos généré par les audiences, les canaux et la quantité de messages à transmettre aux uns par l’intermédiaires des autres.
On me montre souvent, avec fierté, des plans de communication complets – et compliqués – dont la cadence est parfaite… et qui vont inévitablement se heurter à la réalité et à la lassitude.
Mais nous sommes le pays de la planification et je comprends, même si je lui préfère l’énergie, le souhait d’avoir une visibilité sur « les choses à faire ».
Un plan pour (tenter de) les gouverner tous
Le plan de communication comporte généralement 2 parties
- Une première qui exprime les objectifs de la communication, par exemple : forger/améliorer une image d’expert, acculturer l’entreprise au digital, faire connaître tous les produits aux collaborateurs, préparer le déploiement d’une approche agile, etc.
- La seconde est un planning qui organise qui-dit quoi-à qui-quand-par quel canal. C’est donc un plan d’actions classique qui décrit les ressources à mobiliser, les responsables de tâches, les dates…
La partie « objectifs » est fondamentale et mérite d’être abordée de manière collective : il s’agit de l’image de la fonction ou de l’équipe et si elle est impulsée par un manager ou un CODIR, l’adhésion de tous permet une communauté d’orientation et de style.
Concernant le plan lui-même, son entrée en contact avec la réalité va être dure
- Les communications de projets vont se décaler à mesure des retards (si si, souvent non ?),
- les acteurs vont rivaliser de prétextes pour décaler leurs production faute de temps ou d’inspiration (par timidité ou dépriorisation).
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est l’aspect stratégique de la première partie qui va permettre d’éviter le chaos, la seconde va plutôt avoir tendance à le créer !
Ancrer les objectifs de la communication
Comme nous l’avons évoqué dans les précédents opus, l’intention et la posture des personnes, et par extension des collectifs, est la part non verbale de la communication des organisations.
Cette posture rayonne au travers de chacun, il est donc nécessaire de l’installer en partageant des objectifs clairs, partagés, compris, adoptés – rappelez-vous le modèle DAGMAR(hiérarchie des effets).
Chacun va interpréter cette posture avec son style, mais ce faisant, il va communiquer l’intention et livrer, au delà du discours, le message du collectif avec lequel il est en accord.
C’est pourquoi il est primordial de consacrer du temps et de l’énergie à ancrer les objectifs de la communication dans l’organisation.
C’est donc paradoxalement à l’intérieur de l’organisation qu’il faut communiquer au préalable pour s’assurer de la permanence, de la complétude et de la cohérence de message.
Plutôt qui que quoi
Il y a 2 versions de plan de comm’
- Celui dont toutes les actions sont prises par la responsable de comm’
- Et celui dont les responsables d’actions sont nommés en comité comm’ – en leur absence – en fonction de leur domaine d’expertise
Selon les bons principes de l’effectuation, il me semble plus important d’identifier qui veut faire de la communication, plutôt que quoi faire dans la communication.
Et ce pour un bonne raison : quand vous saurez qui, vous pourrez trouver quoi, alors que savoir quoi ne résout pas le qui. Relisez, vous comprendrez !
Les équipes s’approprient diversement la communication, et elles ont plutôt peur de se lancer. Il y a pourtant quelques personnes qui aiment écrire, qui aiment parler, et elles constitueront un noyau d’alliés précieux pour populariser la communication et, constatant ses effets, rallier plus largement pour que chacun se sente en charge de communiquer au nom du collectif.
Donc identifiez les pionniers !
Communiquer c’est répéter !
Voilà, j’arrive au bout de cette mini-série, dans laquelle, je l’espère, vous avez pu puiser quelques idées et quelque inspiration.
La communication est un art difficile et passionnant, et il l’est encore plus en interne dans l’entreprise où l’affect et la politique déforment les perceptions.
Il existe, en marketing, une notion de Gross Rating Point (GRP) qui mesure la pression publicitaire sur une cible. Il est extrêmement difficile de trouver la bonne pression de communication mais gardez en tête que, dans le flux d’informations que nous captons quotidiennement « communiquer c’est répéter » !
Donc focalisez sur vos objectifs, affutez vos messages, remplissez vos canaux et alimentez vos audiences !
Vous offrirez à vos équipes la fierté d’image et d’appartenance et vous montrerez à vos partenaires, dans l’entreprise, qui vous êtes et quelle ambition vous avez pour eux… et pour votre collaboration !
Bref : communiquez, partout, toujours, pour eux, pour vous !