Vers une sobriété numérique : enjeux, pratiques et solutions pour les entreprises

Vers une sobriété numérique : enjeux, pratiques et solutions pour les entreprises

La sobriété caractérise le comportement de quelqu’un de sobre. Soit une attitude marquée par la mesure et la modération. Ces qualités n’ont jamais été simples à entretenir, comme en témoigne Epicure et sa pensée sur le désir frugal, il y a quelques millénaires déjà. Or, l’ère d’abondance actuelle et la profusion de stimuli quotidiens ne facilitent pas la chose.

Un comportement sobre peut évidemment se décliner dans les diverses actions et thématiques de notre vie. Et le numérique au cœur de nos modes de fonctionnement et de nos usages depuis quelques décennies n’y fait pas exception.

Qu’est ce que la sobriété numérique ?

La sobriété numérique est une approche qui vise à adapter sa consommation et ses usages du numérique dans le but de réduire son impact environnemental. Ce dernier est significatif puisque le secteur représenterait près de 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales d’après une étude de Green IT (1).
En parallèle, le numérique offre des possibilités d’innovation inédites et il serait dommageable de s’en priver pour de nombreux secteurs. Heureusement, la notion de sobriété n’est pas synonyme de privation. L’essence de la sobriété numérique est d’adapter ses usages aux besoins réels. Pour ce faire, prendre un pas de recul et questionner vos pratiques actuelles vous aidera à définir vos besoins réels.

Alors, recourir à des outils numériques (sous la forme de biens tels que les PC, les tablettes, etc. Ou de services tels que le cloud, l’IA générative, la blockchain, etc.) n’est pas un problème en soi, dès lors que le besoin est bien existant et justifié pour les utilisateurs finaux.

Pour ce faire, les leviers d’actions porteront en grande partie sur la consommation des biens et des services numériques :

Biens :

  • Le choix d’un ordinateur puissant et équipé d’un grand écran sera probablement plus pertinent pour un.e designer.euse graphique que pour un.e médecin généraliste.
  • Parmi l’offre existante d’ordinateurs puissants et équipés d’un grand écran, le choix d’un PC reconditionné, à plus faible consommation et affichant un indice de réparabilité plus élevé, sera quant à lui préférable dans une démarche de sobriété.

Services :

  • En cas de besoin d’un accès à un service de stockage Cloud, le recours à un hébergeur alimentant ces data centers par des énergies renouvelables contribue à une démarche de sobriété numérique. De même, en choisissant un hébergeur qui réduirait sa consommation énergétique en refroidissant ses data centers grâce aux basses températures de certaines régions froides.

Mais aussi sur les usages des biens et des services :

  • L’empreinte carbone d’un PC dont la durée de vie est poussée à 6 ans sera 50 % inférieure à un PC dont la durée de vie se limiterait à 3 ans.
  • Le visionnage d’une vidéo en streaming en très haute définition ne sera pas nécessairement pertinent si la valeur de la vidéo réside essentiellement dans son audio. Si cette dernière réside exclusivement dans l’audio, alors un format enregistrement vocal podcast conviendrait tout à fait. À noter que le visionnage d’un film en ultra haute définition (4K) consommera plus de 10 fois plus de données qu’en qualité standard (480p). (2)

Pourquoi adopter une sobriété numérique dans son entreprise ?

Conformité réglementaire et efficacité réglementaire : le cadre réglementaire français et européen visant à réduire l’impact environnemental et social du numérique se durcissant, être proactif dans une démarche de sobriété numérique aide les entreprises à anticiper les contraintes futures. Évitant ainsi des ajustements coûteux et à la marge à moyen ou long terme.

Réduction de l’empreinte écologique : adopter une démarche de sobriété numérique permet tout simplement de limiter les divers impacts négatifs qui ne se limitent pas qu’à l’empreinte carbone.

  • L’épuisement des matières premières et fossiles : eau, métaux, terres rares, etc.
  • Les conséquences locales liées à l’extraction, à la production ou encore à la fin de vie des appareils : rejets polluants dans les sols et les eaux, exploitation humaine, etc.

Compétitivité et efficacité : en adoptant une approche sobre et efficace, les entreprises peuvent améliorer leur performance opérationnelle et financière. La sobriété numérique encourage en effet l’innovation et la recherche de solutions moins gourmandes en ressources. Faire mieux avec moins.

Renforcement de l’image de marque : la prise en compte des impacts sociaux et environnementaux de l’activité numérique s’inscrit dans une démarche de responsabilité sociale de l’entreprise. Cela permet de répondre aux attentes des parties prenantes (clients, employés, partenaires, etc.) qui sont de plus en plus sensibles aux enjeux de développement durable.

Comment rester « sobre » dans son entreprise ?

Maintenir une démarche de sobriété numérique en entreprise requiert une stratégie claire et l’engagement de tous les niveaux hiérarchiques. Pas seulement de la DSI, bien que celle-ci puisse souvent jouer un rôle clé. Explorons quelques pratiques favorisant la sobriété numérique dans son entreprise :

D’abord, allonger la durée de vie de vos appareils numériques ! Vous faites face à un réel besoin de changer d’appareil ? Alors pensez au réemploi ; au reconditionnement si l’appareil est en état de marche ; et à la réparation dans le cas contraire. En effet, près de 80 % de l’empreinte carbone (3) des appareils numériques survient lors de l’étape de fabrication.

Sensibiliser et former : les 20 % restants de l’empreinte carbone des appareils numériques résident dans l’usage qui en est fait. Une étape du cycle de vie qui concerne tous les collaborateurs. Alors, pour faire en sorte qu’ils soient pleinement acteurs ou partisans de la sobriété numérique dans l’entreprise, le recours à la sensibilisation et à la formation est un levier nécessaire. Cela pourra vous permettre :

    • Gamifier l’approche, par exemple en organisant des défis.
    • Diffuser des bonnes pratiques (limiter l’usage de la vidéo et réduire la qualité de lecture lorsque cela est possible ; ne prendre un téléphone pro qu’en cas de besoin, maximiser la durée de vie des appareils ; nettoyer régulièrement des données inutiles ; etc.)
    • Participer à des ateliers de sensibilisation tels que « La fresque du numérique ».


Intégrer la sobriété à la stratégie d’entreprise :

  • Par exemple, dans le type d’outils et d’équipements numériques choisi à l’échelle de l’entreprise : réduction du nombre de machines physiques en virtualisant des serveurs, mise en place de systèmes de gestion énergétique intelligents, etc.
  • Ou dans le choix des fournisseurs de ces outils et équipements, comme évoqué au début de cet article.

Et souvenez-vous que « Ce qui ne se mesure pas ne s’améliore pas ». Ainsi, vouloir s’améliorer est un excellent début, mais il est important de savoir sur quoi s’améliorer dans votre organisation spécifique. Pour cela, le recours à un audit sur vos équipements numériques, leurs usages et vos pratiques qui les structurent vous permettra de savoir :

  • D’où vous partez ?
  • De définir où est-ce que vous voulez aller.
  • D’identifier des indicateurs de suivi qui vous aideront sur le chemin.

Talisker est là pour vous aider !

Talisker a conçu le Label Impact Positif. Il s’agit d’un outil qui vous permet d’évaluer le niveau de votre DSI sur le Green-IT, mais pas que ! Nous avons la conviction que la qualité des relations, au sein de l’organisation et avec son écosystème, détermine la réussite de l’entreprise. C’est pourquoi Impact Positif porte sur 5 volets : les Clients, les Partenaires, le Green IT, les Collaborateurs et la Gouvernance. Vous avez envie d’en savoir plus sur le label Impact Positif ou de lancer le parcours de labellisation ?! C’est par ici !